Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
FAITS DIVERS.

se rattachent quelques faits de cette époque, les a sauvés de l’oubli, où d’autres bienfaits, plus obscurs, ont été pour jamais ensevelis par la modestie de leur auteur. Ces noms sont ceux du poëte Roucher, de Daubenton lui-même, un instant compromis par une lâche dénonciation, et de Lacépède.

Geoffroy Saint-Hilaire connaissait à peine l’auteur des Mois ; il avait lu quelques-unes de ses productions ; il l’avait rencontré au Jardin des plantes où le poëte était souvent conduit par le goût des études botaniques. C’était là toutes ses relations avec lui. Mais le jour où Roucher fut proscrit, le jour où il eut besoin de ses amis, Geoffroy Saint-Hilaire voulut être l’un d’eux. Au mépris des lois sanglantes qui plaçaient sur la même ligne et frappaient de la même peine et la plus haute vertu et le dernier des crimes, le dévouement libérateur et l’assassinat, Roucher avait été sauvé une première fois par des hommes de cœur dont l’histoire a conservé les noms[1]. Geoffroy Saint-Hilaire fut heureux de participer à l’œuvre qu’ils avaient commencée ; il offrit de recueillir aussi Roucher sous son toit, asile plus sûr, disait-il, qu’aucun autre ; car la maison, qu’il habitait alors[2], avait une communication intérieure avec les catacombes ; et réfugié,

  1. MM. Pujos et Perrin.
  2. Dans l’intérieur du Jardin des plantes, près de l’Administration du Muséum.