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CHAPITRE II.

être rédigé à temps, pour être renvoyé au Comité central. Daubenton fut oublié. »

Dans la notice biographique sur Daubenton[1], qu’il a publiée il y a quelques années, Geoffroy Saint-Hilaire, selon son habitude, passe sur ces faits ; mais il raconte comment son illustre maître, et ce fut sans doute à l’occasion du danger qu’il venait de courir, crut devoir se présenter devant l’administration locale pour en obtenir un certificat de civisme. Le naturaliste illustre, le directeur du Muséum ne l’eût pas obtenu peut-être ; mais le berger Daubenton, ainsi qu’il se qualifia en souvenir de ses Instructions sur les troupeaux, fut déclaré bon citoyen aux acclamations de tous. Il ne fut plus inquiété depuis.

Vers la même époque, Geoffroy Saint-Hilaire payait à Lacépède avec le même empressement sa dette d’amitié, en l’aidant à se choisir une retraite plus sûre. Et quand Lacépède fut installé à Leuville, il s’y rendit plusieurs fois secrètement pour faire au célèbre zoologiste des communications utiles à sa sûreté. Dans l’un de ces voyages, il fut menacé par un attroupement, et il s’en fallut de peu qu’il ne fût arrêté comme conspirant avec un noble. Une fois aussi, l’asile de Lacépède fut sur le point d’être découvert par ses ennemis les plus acharnés ;

  1. Elle a paru dans l’Encyclopédie nouvelle, t. IV. Geoffroy Saint-Hilaire l’a réimprimée dans ses Fragments biographiques.