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TRAVAUX ZOOLOGIQUES.

bien souvent développée depuis, bien nouvelle à cette époque. Il n’hésite pas à considérer la zoologie et l’anatomie comparée comme les compléments nécessaires de la physiologie et de la pathologie ; il voit, dès lors, dans les mille formes diverses de l’animalité, comme autant d’expériences toutes faites par la nature pour nous dévoiler les mystères de l’organisation humaine.

Plus loin, dans le même travail, comparant les prolongements frontaux de la Girafe à ceux des Cerfs, il explique leurs différences par des inégalités de développement, et fait ainsi, à l’avance, on peut le dire, une première application de cette Théorie des Arrêts, à laquelle il allait, dix ans plus tard, donner une si grande place dans la science.

Enfin, le Mémoire sur les Makis va nous fournir pour dernier exemple l’idée elle-même, au développement de laquelle Geoffroy Saint-Hilaire devait consacrer une si grande partie de sa vie : l’Unité de composition organique. Et dans ce Mémoire, composé en 1795, publié au commencement de 1796, l’idée mère de l’anatomie philosophique se trouve, non pas seulement pressentie, non pas indiquée, mais formulée avec une étonnante netteté. La nature, ce sont les propres expressions de l’auteur, a formé tous les êtres vivants sur un plan unique, essentiellement le même dans son principe, mais varié de mille manières dans toutes ses parties accessoires.