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CHAPITRE III.

Consul l’en estima davantage. Et quand celui qui avait été, quinze ans, le glorieux souverain de la France et presque de l’Europe, eût reçu la consécration du malheur sur le rocher de Sainte-Hélène, il s’entretenait encore avec Bertrand de leur ancien compagnon d’Égypte, et il en inscrivait honorablement le nom dans ses immortels Mémoires.

Mais détournons notre pensée du triste dénouement de ce grand drame qui agita le monde entier, et qui l’étonne encore ; revenons à l’époque dont nous écrivons l’histoire, et où l’œil le plus clairvoyant n’eût pu deviner encore à l’horizon que les premières splendeurs de l’empire.

III.

Nous voudrions pouvoir conduire nos lecteurs, à la suite de Geoffroy Saint-Hilaire, dans toutes les parties de l’Égypte ; mais nous avons dû nous souvenir que nous écrivons une biographie, et que l’expédition d’Égypte, pour être l’un des plus brillants épisodes de la jeunesse de Geoffroy Saint-Hilaire, n’est cependant qu’un des titres secondaires du créateur de l’anatomie philosophique en France. Au lieu d’un tableau, nous ne tracerons donc qu’un résumé des trois voyages qu’il fit successivement dans le Delta, dans la Haute-Égypte jusque par-delà les Cataractes, et à la mer Rouge.

L’hiver de 1798 à 1799 fut consacré au premier