Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/108

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Et ce flot simple de paroles
Vas-tu me troubler jusqu’au fond du cœur ?
Murais-tu raison ? serais-je une folle ?

CLAUDIA

Ah ! ne dis pas cela !
Comment aurais-je raison, chère fleur,
Moi qui n’ai jamais pensé à ces choses ?
C’est toi qui m’as troublée, Margarita,
Avec ces roses
Que tu mordilles
En savourant leur mort comme une ivresse,
Avec tout cet amour qui déborde de toi
Ainsi qu’un vin impétueux qui brule et brille.
Ne pourrais-je aimer, dis-moi ! comme tu aimes ?
C’était donc vrai, tous ces mots de poèmes ?
A peine les ai-je écoutés, autrefois !
La vie n’était donc pas quotidienne,
Il y a donc des lendemains de joie ?…

MARGHETTA

O lendemains de joie, lendemains de la joie…
Ma Claudia,
La joie éclot en peine,