Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/71

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Vas êtancher ta soif de vivre
Tarouche fiancée,
Voici le soir !
Voici l’Époux qu’il te faut suivre
Jusqu’au Calvaire éclaboussé
De son Sang noir.


Haut dans le cadre obscur des noirs piliers
Qu’à peine le va-et-vient des ombres allège,
Le préteur siège
De tout le poids de Rome lourde aux humiliés.

Sinistrement, son masque
S’éclaire de bas ;
te menton volontaire tend la peau flasque ;
Les narines vives bougent
Humant la mort légale ;
L’ombre des hautes joues couvre la face :
Les yeux s’y cachent ;
Mais dans la nuit du front
Les lourds sourcils arquent deux croissants rouges.
Il voit, dessous ses pieds
Et par delà les torches parfumées,