Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/100

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en connoître la nature, pour en étudier la marche jusque dans les entrailles palpitantes de ses victimes. Ils ont presque tous envié le sort de Pariset, d’Audouard, de Mazet, de François, et de Bally, qu’un choix honorable envoyoit au secours de Barcelonne, et j’en sais plus d’un qui s’estimeroit heureux de finir comme ce jeune Mazet, qui, moins fortuné que ses compagnons de gloire, n’est pas revenu pour recueillir avec eux les lauriers que nous tressions pour leurs têtes.


Notre hommage a payé leur zélé magnanime :
La France a célébré d’une voix unanime
Ces héros de l’humanité,
Et le courage plus sublime
De ces filles de charité
Qui, ne songeant pas même à nos gloires mondaines,
Vivant pour soulager les misères humaines,
Ont du même fléau bravé la cruauté,
Avec cette tranquillité
Dont ces divines créatures
Marchoient autrefois aux tortures
Pour attester leur piété.
Que leurs noms soient un jour recueillis par l’histoire ;
Qu’elle honore sur-tout ce jeune infortuné
Qu’à la fleur de ses ans la peste a moissonné ;