Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/113

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pouilloient aussi les mêmes lois, trouvèrent dans le même philosophe un zélé défenseur de leurs intérêts, un éloquent interprète de leurs plaintes légitimes.


C’est par lui, par sa voix, que la Philosophie
Disoit aux François égarés.
« Je n’ai point enseigné le meurtre et l’incendie,
Le sacrilège, l’anarchie,
Et tant d’autres forfaits justement abhorrés.
Non, non : les Montesquieu, les Rousseau, les Voltaire,
N’ont jamais instruit les mortels
A violer les lois, à briser les autels,
A détester des rois le pouvoir tutélaire.
Ceux qui proscrivoient les abus,
Les préjugés, les injustices,
Ne préparoient point des supplices
Pour les talents et les vertus.
Je n’ai point confondu par un cruel sophisme
La religion sainte avec le fanatisme,
L’erreur avec la vérité,
La licence et la liberté,
La puissance et le despotisme ;
J’apporte au genre humain le bonheur et la paix :
La raison seule inspire mon génie ;
Et qui me prête des forfaits
M’abandonne ou me calomnie. »