Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dernière destination. Une allée de tilleuls et quelques bosquets épars sont tout ce qui reste de ces jardins délicieux,


Où des chars élégants, de brillants équipages,
Loin du fracas de la cité,
De la cour et de ses orages,
Sur les pas du plaisir amenoient la beauté,
L’opulence et l’oisiveté.
Sur ce riant coteau, dans ces joyeux bocages,
Naguère avec l’amour régnoit la volupté :
Aujourd’hui la mort y domine ;
L’œil attristé du promeneur
Ne trouve plus sur la colline
Que des monuments de douleur ;
Et chaque pas y réveille en son cœur
Le sentiment de sa ruine.


Le cœur se resserre en entrant dans cette religieuse enceinte. Un large taillis d’arbrisseaux divers, d’où s’élancent par intervalles quelques arbres d’une nature plus vigoureuse, s’étend depuis la base jusqu’au sommet de ce coteau ; et cet amphithéâtre est parsemé d’un millier de tombes, dont les marbres inégaux contrastent péniblement avec la verdure qui les environne. Ce specta-