Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/202

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nelle fut la pensée de sa vie entière. Il étoit né dans cette ville populeuse et commerçante, où tout respire ce principe politique, qui est la source, le fondement de toutes les libertés, qui présente aux peuples tous les avantages de la république, et qui leur en sauve les dangers, les convulsions et les horreurs. C’est pour la monarchie constitutionnelle qu’il combattoit à Lyon dans les rangs de ses concitoyens ; c’est pour elle qu’il luttoit à la tribune avant que le 18 fructidor eût ruiné ses espérances ; c’est pour elle qu’il résista aux séductions du despotisme, qu’il fît entendre après la restauration les nobles accents d’une voix prête à s’éteindre ; c’est pour elle enfin que furent ses derniers vœux et ses derniers soupirs ; et, du haut de la tribune sépulcrale qu’on a figurée sur sa tombe, son buste de marbre semble dire encore aux François de tous les partis :


Abjurez, abjurez d’inutiles systèmes,
Et ralliez-vous à ma voix.
L’union du trône et des lois
A de tous les Solons résolu les problèmes.
Vous qui du peuple exagérez les droits