Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/211

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même empressement à la servir et à la défendre. Parmentier et Cadet-Gassicourt lui consacrèrent toute leur vie. Bercé pour ainsi dire sur les genoux de Franklin, de Buffon, de Condorcet, et de Bailly, imprégné de leurs sentiments et de leurs principes, le jeune Gassicourt n’entra dans le barreau que pour se vouer à la défense des opprimés, pour y manifester son horreur pour l’oppression. Ce fut lui qui prit les intérêts de ces enfants de la nature, dont Marmontel nous a retracé, sous les noms d’Annette et Lubin, l’innocent concubinage ; il leur fit rendre les biens qu’on leur disputoit depuis long-temps, il assura la subsistance de leur vieillesse et de leur famille. Un homme avoit dérobé son frère à la vengeance des lois. La nature lui en faisoit un devoir ; notre justice lui en faisoit un crime. La Grèce l’eût honoré peut-être ; la France l’envoya sur ses galères. Gassicourt plaida sa cause et lui fit rendre l’honneur et la liberté. Bientôt des lois plus terribles disposèrent de la vie et de l’honneur des François. Par une dérision criminelle, l’anarchie voulut avoir ses magistrats, Gassicourt ne recula