Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/269

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ses sacrifices, et le mirent à même d’aller perfectionner ses talents dans les écoles italiennes. Il n’avoit rien fait encore pour la gloire ; elle l’attendoit à son retour. La statue de saint Sébastien lui ouvrit les portes de l’académie ; et celles d’Ajax, de Catinat, et de Philopœmen, assurèrent son immortalité. Une Renommée colossale alloit sortir de son atelier pour couronner le dôme du Panthéon : elle est réduite à languir dans une galerie ; mais elle ne sera point perdue pour la gloire de son auteur ; et cette gloire ne sera pas même effleurée par le souvenir d’une statue moins heureuse qui devoit orner la place des Victoires. Le chagrin, que lui fit éprouver cette erreur de son génie, empoisonna les derniers jours de sa vieillesse ; mais la postérité ne verra que ses chefs-d’œuvre ; et les justes éloges de ses admirateurs consoleront ses mânes illustres des vaines critiques de l’envie.


Les marbres qu’anima son immortel ciseau,
Du bronze de Desaix vengeront sa mémoire.
Quand les fils d’Apollon descendent au tombeau,
On ne leur compte plus que leurs titres de gloire.
L’Agésilas et l’Attila,