Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/111

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— Peut-être ai-je eu tort. Mais… — permettez-moi cette incursion dans votre domaine, — n’y a-t-il point aussi un article du Code qui punit d’une assez forte peine, tout individu qui suppose un enfant à une femme qui ne sera point accouchée ?

— Oui ; l’article 345.

— Eh bien ! moi, à votre place, je ferais subir un petit interrogatoire à MM. de Messey et autres, au lieu de tourmenter un pauvre médecin qui sera fidèle à l’honneur de son état.

— Il ne s’agit point ici des indifférents qui répètent ce qu’on dit…

— Ah ! mieux encore ! Eh bien ! tenez, je tâcherais de saisir on, et je le traînerais devant la police correctionnelle. Beaucoup de braves gens seraient aises de le voir en face.

Pourquoi le substitut fut-il partial et gourmé ? Pourquoi le médecin céda-t-il à l’envie de se moquer de lui ? Enfin, pourquoi ces choses, et non pas d’autres ?… Ainsi la fatalité pousse les destinées humaines.

— Je crois que je perds mon temps, reprit le substitut piqué.

— Je le crois aussi. — Que feriez-vous à ma place ?

Il était trop tard pour en appeler aux sentiments de générosité du jeune magistrat.