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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/13

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Sylvie de Moliere.

nez bien fait, la gorge comme le teint, c’eſt à dire admirable, & quand on devroit m’accuſer de preſomption, j’ajouteray, Madame qu’on en voit bien peu de pareilles. Mais je ſerois trop longtemps à faire mon Portrait en détail ; On peut s’imaginer que je ſuis quaſi une beauté achevée, depuis la teſte juſqu’aux pieds. Ceux qui ont veu ce que j’en laiſſe voir, témoigneront que je ne me farde pas. Ceux qui ne m’ont pas veuë croiront, s’ils le veulent, que je me peins ainſi à plaiſir, ils aimeront toûjours mieux l’idée d’une belle perſonne, que celle d’une laide, ou ils ſeront gens de mauvais gouſt ; je dis toutefois la verité à Voſtre Alteſſe.

Je me croy diſpenſée de nommer la famille dont je ſuis deſcenduë, apres ce que j’ay dit. Peut eſtre que mes parens m’ayant trouvée digne d’eux, apres avoir leu