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Sylvie de Moliere.

mon Financier avoit des gens auprés de luy, pour les luy montrer ; j’en appris en peu de temps juſques à l’Alemand meſme, avec une merveilleuſe facilité. J’avois auſſi une grande paſſion pour la chaſſe, & enfin juſques-là on n’avoit guére veu de fille mépriſer, comme moy, dés l’âge de diz ans, tous les divertiſſemens du ſexe, pour monter à cheval, tirer un piſtolet, ou faire quelqu’autre ſemblable exercice. Et il ne ſeroit pas impoſſible que des inclinations ſi extraordinaires euſſent fait naiſtre quelques petites Aventures aſſez jolies ſi je voulois m’en reſſouvenir : mais mon deſſein eſt de ne parler icy que de ce qu’a veu le grand monde, & je n’avois alors que des témoins de peu d’importance.

Je diray ſeulement que je ne connoiſſois point d’autre pere & mere que les gens à qui l’on m’avoit donnée ; & que je n’en fus