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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/97

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Sylvie de Moliere,

curie pour trois ans. Îl mefit joüer le lendemain, afin que je perdif- fe ce que je mettrois au jeu, & je le perdis eneffct ; " il m’en de- manda le payement dés le foir mef- me par un billet écrit en Caftillan, qui s’expliquoit affez bien ; mais quand il vid que le mot d’eftimeen mon François, ne fignifoit pas la mé- me chofe qu’en fa prétention Efpa- gnole, il me rembarqua au jeu pour luy donner encore f revan- ge. I1me regrgna le caroffe, les che- vaux, le Cocher, les Laquais, & la paille ; & depuis je ne lercvis plus.

Cela n’empefcha pas que je ne fufe fe vifitée par quelques-autres de la: Nation, qui ne m’eneftimerent pas moins; & entre tous ceux-là, le vieux Dom Francifco Gonfales de Mené. ze, homme de qualité &’d’efprit, deux fois veuf, & pour la troifiéme fois à remarier, fut celuy qui s’atta- cha le plus obftinément à ma conquéte, & qui enfin y reüffit. Il fre toit de cette illuftre famille de : Me-