Page:Villemain - Cours de littérature française, tome 1.djvu/8

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pas de règles fixes, n’a été ramenée à ces règles nécessaires que par des travaux tout récents. La première grammaire critique de notre vieille langue, ouvrage posthume d’un jeune et regrettable érudit, n’est connue que depuis peu, et n’a pas encore obtenu l’estime qu’elle mérite, en facilitant l’étude de cette poésie des trouvères, trop vantée pour le génie, mais instructive pour l’histoire.

Beaucoup reste à faire encore dans chaque partie de l’histoire littéraire du moyen âge. Il y a tout à la fois des faits inconnus à découvrir, et des systèmes prématurés à détruire. L’objet de ce Cours était moins étendu ; mais, en réunissant sous un point de vue comparé les premiers développements de l’esprit humain dans une partie de l’Europe au moyen âge, en montrant leur unité et leur diversité, un travail même incomplet devient utile par les études qu’il fait naître et la curiosité qu’il excite. C’est ainsi que ces Leçons, accueillies, il y a quelques années, par un nombreux auditoire, et plusieurs fois publiées en France et à l’étranger, ont atteint leur but, lors-même qu’elles sont aujourd’hui dépassées. En les corrigeant avec soin, et en y ajoutant quelques recherches nouvelles, j’ai tâché seulement de rester fidèle à l’amour de la vérité et de l’art qui les avait d’abord inspirées.

Août 1840.