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CHAPITRE XXI.


Lyrisme italien. — Pétrarque, Médicis, Politien. — Veine lyrique dans le génie espagnol. — Herréra, Luis de Léon, Rioja, sainte Thérèse. — Érudition et réveil poétique de la France. — Faux lyrisme de Ronsard. — Quelques heureux préludes de grâce et d’harmonie.


Le Dante n’avait pas épuisé la richesse du sol italien rajeuni ; ou du moins, lorsqu’il eut enlevé sa triple moisson, si la terre, comme brûlée de ses feux, dut reposer deux siècles, à côté de lui, au souffle de son génie, une autre flamme était née, brillante et légère. Pétrarque n’est pas moins immortel que le Dante. Il n’a de commun, cependant, avec cette austère physionomie que les teintes de douceur et de pathétique gracieux qui, par moment, surprenaient en elle. Mais il les a dans une perfection de langage qui les élève au niveau d’une œuvre plus grande. Ainsi, de Virgile à Dante, s’est formé Pétrarque, mélodieux et concis, trouvant la pureté dans la brièveté, le naturel dans la délicatesse de l’art.

Ce n’était pas l’enthousiasme de l’ode que vous pouviez attendre d’un tel poëte. Il fut à la muse lyrique