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LES PRINCIPES DES MOTEURS THERMIQUES.

taire, le long du filet, de la fonction

[1]


L’expression entre parenthèses s’appelle la charge totale, et l’on trouve le théorème de Bernoulli : dans un fluide incompressible en écoulement permanent, la charge totale reste constante tout le long d’un même filet s’il n’y a pas de décoordination d’énergie cinétique, et va en décroissant s’il y a décoordination.

Dans le cas des écoulements rapides de gaz et vapeurs, qui nous intéresse plus spécialement, les variations d’énergie potentielle de gravité sont en général négligeables auprès des variations d’énergie cinétique on pourra écrire alors

(17)                                   
  1. Il est à remarquer que, dans un écoulement permanent, étant défini en chaque point (x, y, z), le terme a, de ce fait, une forme géométrique analogue à celle du terme les surfaces équibares remplaçant simplement les plans horizontaux

    Cette analogie conduit à assimiler le terme à une seconde énergie potentielle et à donner au théorème de Bernoulli l’énoncé suivant : la somme de l’énergie de pression, de l’énergie de gravité et de l’énergie cinétique de chaque masse liquide reste constante (s’il n’y a pas de décoordination).

    Cette présentation n’est pas très heureuse, à cause de l’analogie qu’elle semble établir avec l’équation de conservation de l’énergie d’un pendule. Le terme traduit en effet des échanges d’énergie entre la masse considérée et le reste du liquide. Le terme est une véritable énergie potentielle de la masse unité envisagée, considérée en soi : si cette masse est isolée du reste et qu’elle tombe de elle acquiert une quantité d’énergie cinétique égale à Considérons, au contraire, le cas où elle descend de sans accélération, dans la conduite d’alimentation d’une turbine :

    Elle a encore perdu l’énergie potentielle de gravité son énergie interne n’a pas changé (puisqu’elle est incompressible et que nous supposons la décoordination nulle), et elle n’a pas acquis d’énergie cinétique ; il n’est pas rationnel cependant de dire qu’elle a acquis une autre énergie potentielle équivalente, car le travail de la pesanteur a été transmis par elle aux tranches d’aval. L’augmentation de pression signale la possibilité pour la masse considérée de recueillir ultérieurement, des masses d’amont, un travail équivalent à celui qu’elle a transmis aux masses d’aval.