Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/114

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M. C** les regarda :

— Comment, comment, mes jeunes amis ? Mais, il vous environne ! il vous enveloppe, ici, le naturel, de toutes ses joies pures, de tous ses produits agrestes !… Tenez, — l’excellent lait ! les fraîches tartines !

— Ah ! dit Chloë, cela, c’est vrai, bel étranger ; le lait, on peut le boire : car il est fait, je crois, avec d’excellente cervelle de mouton.

— Quant aux tartines, murmura Daphnis, pour ce qui est du pain, vous savez, avec les levures nouvelles, on n’est jamais sûr… mais quant au beurre, j’avoue qu’il m’a paru d’une margarine intéressante. Si vous préfériez, toutefois, le fromage, en voici un de confiance, où le suif et la craie n’entrent que pour un tiers à peine : — il est d’invention nouvelle.

À ces paroles, M. C** considéra, plus attentivement, ses deux jeunes amphitryons :