Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/142

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le bruissement des vêtements déchirés[1].

Maintenant, en cette cour du palais prédestiné, autour du brasier, dont les lueurs pâlissaient avec le petit jour, — à quelques pas, sous cette porte terrible qu’il regardait encore, Simon-Pierre, pour se délivrer des questions dont le pressaient, depuis quelques instants, servantes et soldats, cherchant, enfin, à demeurer libre et, par ainsi, pouvoir, — ô candeur de l’homme ! — se rendre utile (!!) — en était arrivé, de la dé-

    est contenue dans le texte qui précède, puisque c’est le vendredi, 14 de nisan toujours, cette année-là, — que commençait, à partir de notre troisième heure, le sabbat de la Pâque juive.

  1. S’autorisant d’un texte du Lévitique (XXI, 10), on a reproché au Grand Prêtre Caïphe d’avoir transgressé la loi mosaïque en déchirant son vêtement. — Saint Léon le Grand dit même, à ce sujet, qu’il déchira son honneur sacerdotal avec ses vêtements, en oubliant la Loi qui les lui conférait. — Il y a, toutefois (au dire des rabbins), un texte du Talmud qui prescrivait au Grand Prêtre, au cas d’un sacrilège en Justice, de déchirer ses vêtements de bas en haut : — et les sanhédrites de haut en bas. Addition bien osée au texte de Moïse.