Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/203

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une sorte d’affectif, de morbide et vague penchant, éclos de trop mystiques aspirations et sans plus de consistance matérielle que le vertige résulté d’un duo de musique allemande, chanté avec une exagération de laisser-aller. Il lui suffirait, à lui, Rousseau-Latouche, d’un peu de circonspection pour circonscrire ce prétendu « amour » dans ces mêmes nuages d’où il émanait, et paralyser, d’avance, en lui, toutes échappées vers nos pâles mais importantes réalités. Il était bon de temporiser. Rien d’alarmant, en cette fumée juvénile, qui se dégageait — d’un couple de cerveaux ébriolés par une manière de tour de valse, — dans l’azur, et qui se disséminerait de soi-même au vent des désillusions de chaque jour.

Tous deux étaient, à n’en pas douter, d’une intégrité de conscience aussi évidente que la transparence du cristal de roche ; ils étaient incapables d’un abus de confiance, d’une déshonnête chute en nos grossièretés