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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/54

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chevaux, des fusils, une fille brisante, indomptable, ennuyée, très virile sous des dehors charmeurs, et qui, me sachant doux, et devinant que je souffre pour sa chère personne, me dédaigne quelque peu. Sylvabel m’a simplement accepté, tant pour ma fortune — (ah ! c’est ainsi !) — que pour s’adjoindre une manière d’esclave : — par suite, elle me trahirait tôt ou tard, — peut-être, sinon sûrement. Elle me trouve trop paisible ! trop « artiste ! » trop exalté vers les « nuages », — sans caractère enfin !…

» Joignez à ceci que je la crois, cependant, d’une pénétration d’esprit presque… mystérieuse ! c’est une devineresse… Mais, que voulez-vous ! elle semble comme s’être butée à cette idée aussi absurde que fâcheuse. Tenez ! à ce point de m’avoir notifié, ce soir, qu’elle a résolu, pour demain, dès la matinée, une partie de chasse, à cheval !… sans doute pour indiquer, au personnel de