Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/62

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de race, — à propos d’une perdrix manquée !

— Je le déplore, madame : toutefois, je croyais vous avoir, il y a peu d’instants, révélé, en confidence, une faiblesse natale dont je souffre. Je ne puis que vous le redire : il est au-dessus de mes forces de supporter, sans protestation, la plus légère contrariété. — Piqueur ! votre cheval ! vous reviendrez à pied : nous rentrons.

Une fois en selle, puis seule à seul, au loin, vers le château :

— En vérité, mon ami, murmura Sylvabel, c’est à peine si je me rassure moi-même, en songeant aux propriétés magiques de votre bouquet de verveine !… Est-ce ainsi que vous tenez la promesse de dompter votre irascible caractère, en vue de me devenir agréable ?

— Cette fois, en effet, la force de l’habitude a déjoué mes bonnes résolutions, répondit le jeune homme ; mais je saurai, ma chère Sylvabel, mieux veiller, à l’avenir,