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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/77

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Alors, à travers les arbres, apparut, pâlissant les bougies, l’aube livide, — le petit jour, dont le reflet rendit brusquement mortuaires les mains des jeunes hôtes du salon. Et le parfum de l’appartement sembla s’affadir, plus impur, d’un relent de plaisirs marchandés, de chairs à regret voluptueuses, — de lassitude ! — Et de très vagues mais poignantes nuances passèrent sur les visages, dénonçant, d’une imperceptible estompe, les atteintes futures que l’âge réservait à chacun d’eux. Bien que l’on ne crût à rien, ici, qu’à des plaisirs fantômes, on se sentit, tout à coup, sonner si creux en cette existence, que le coup d’aile de la vieille Tristesse-du-Monde effleura, malgré eux, à l’improviste, ces faux amusés : en eux, c’était le vide, l’inespérance : on oubliait, on ne se souciait plus d’entendre… l’insolite secret… si, toutefois…

Mais le diacre s’était levé, glacial, tenant,