Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/104

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domestique des plus âgés vint m’ouvrir, escorté d’un énorme basset à poils roux, qui devait joindre, dans la maison, les fonctions de chien de garde à celle d’étrangleur de messieurs les rats.

Le domestique m’introduisit dans la salle à manger, me pria d’attendre et sortit.

C’était une salle ordinaire de rez-de-chaussée. Par la fenêtre, ouverte sur le jardin, entrait une fraîche odeur d’arbres. Portrait d’aïeule sur la muraille ; lampe et son abat-jour sur la grande table recouverte d’un tapis. Sur la cheminée, une glace profonde et limpide, en son cadre de chêne sculpté, reflétait le vieux Saxe de la pendule et d’anciens candélabres. — Et cette salle était pénétrée d’une quiétude provinciale, d’un calme d’isolement. J’étais resté debout, mon chapeau et ma canne d’une main, ma valise de l’autre. Je savourai l’ensemble de