Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

indice dont l’importance lui a échappé ! — Certes, il doit savoir quelque chose, à son insu ! Il faudrait… gagner son entière confiance, avant toute décision.

Axël

Commandeur, je vous écoute.

Le Commandeur, toujours à lui-même

Soyons donc paternel, protecteur, bon conseiller ! Rien ne saurait valoir les vieilles maximes de sagesse et de morale convenues pour éblouir les inexpérimentés et faciliter de prendre sur eux un ascendant mortel. — Le reste, quant à cette nuit même, est résolu.

Axël, souriant

Eh bien ?

Le Commandeur, haut

Ah çà ! — je parle, cette fois, tout à fait sérieusement, — que diable faites-vous ici, comte, en cette bâtisse ancienne, en ce burg oublié, reclus au centre de paradoxales forêts, alors qu’auprès de n’importe lequel de nos rois vous attend un avenir magnifique ? — Vous avez le savoir, l’audace, l’intelligence : il est coupable à vous de vous croiser les bras entre quatre murs en ruines. En