Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/149

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revers : trésors en espèces sonnantes, dûment entonnelées, de plus de trois États de la Confédération ! — Bref, si je ne suis pas dupe, à ce sujet, d’une légende à dormir debout, brodée à plaisir, comme tant d’autres, sur un trouble mais incontestable fait historique, il paraîtrait, — hein ?… que tout cela… n’est peut-être pas absolument perdu ? que les quatre-vingts chariots de la Banque nationale de Francfort étaient vides lorsque deux ou trois brigades ennemies s’en saisirent, au fort de cette meurtrière escarmouche où ton père laissa la vie ; — enfin, que les quatre cents barils d’or et de lingots, sans parler des caissons de pierres précieuses, ne seraient pas très loin d’ici ? dans les environs de ce domaine, — que sais-je ! Voyons, Auërsperg, il me semble que même une demi-certitude à cet égard méritait, au moins, d’être approfondie. Eh bien, qu’as-tu essayé, tenté, cherché, imaginé ? Rien, paraît-il !… Cependant, je l’avoue, en fait de rêves, celui-là n’était pas indigne d’un peu d’attention, car le fait historique, dis-je, lui constituait un fond de réalité ; et, sur cette base, reposait une affaire qui, même incertaine, mais bien conduite, pouvait — et peut encore — devenir plus qu’avantageuse pour nous. Écoute ! je suis ton parent, ton aîné, ton ami ; notre cause est la même ; tu peux donc t’en