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Rentre Ukko. Le jeune page montre silencieusement à son maître deux épées de combat, qu’il tient par le milieu. Gotthold et Miklaus, en leurs anciens uniformes de cuirassiers blancs, apparaissent, au fond de la salle, élevant chacun une torche en leurs poings gauches et tenant une épée nue de la main droite. Hartwig tient une épée de sa seule main. Les crinières jaunies des casques se mêlent aux poils des moustaches blanches.
En silence, ils viennent se placer, debout, chacun devant l’une des trois portes et demeurent immobiles. Le Commandeur, un peu surpris, les regarde.

Or çà, mais — s’agirait-il d’une cérémonie fantastique ?… Est-ce que, par hasard, ton « maître Janus » va nous faire voir quelque beau sortilège ? Ce serait une attention charmante.

Il se lève.



Scène XIII

AXEL, LE COMMANDEUR, GOTTHOLD, HARTWIG, MIKLAUS, UKKO, puis, à la fin, MAÎTRE JANUS.
Axël, s’approchant du commandeur et le saluant

Mon cousin, vous avez tenu, tout à l’heure, des propos familiers qui m’ont offensé. Vous allez m’en donner, sur-le-champ, réparation. Vous cessez d’être mon hôte. Comme terrain de combat, cette salle est excellente, surtout par ce mauvais temps.