Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Axël, tranquille

En garde.

Le Commandeur

Une dernière fois, par le nom que tous deux nous portons, je vous somme de formuler vos griefs contre moi.

Axël, à demi-voix

Haut, les torches !

Le Commandeur

Vous vous taisez ?

Axël, qui, l’épée à la main, s’est éloigné, pour prendre champ, ne répond que d’un léger signe de tête affirmatif.

Lâcheté !

Les éclairs, à travers le fenestrage, se mêlent, dans la haute salle, aux lueurs des torches et des épées. — Lointains grondements de la foudre. — Axël, après un tressaillement, s’approche du Commandeur.
Axël, calme et terrible

Regarde-moi bien, les yeux dans les yeux. Quel autre sincère contact fut jamais possible, entre nous, que celui des épées ? Pensais-tu me toucher, quand tu me serrais la main ? Voir mon vrai visage,