Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/18

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À dater de ce jour, ce fut un ravissement de vivre, une délivrance, un éden récupéré, dans ce désirable endroit. Les perroquets ultérieurs qui vinrent au jour dans l’Île, se trouvant moins dangereusement placés, pour eux et pour le prochain, que leurs honorables prédécesseurs, furent des plus aimables, ne gênèrent plus personne, — et, ne traduisant plus que de raisonnables murmures, furent écoutés avec plaisir, — avec le plus grand plaisir.

Pour couper court à tout souvenir des ci-devant narrés tyrans de perchoir, désormais légendaires, que servirait, d’ores en avant, de reconnaître de quel mésentendu l’on fut victime ? — Leur nullité sereine, qui, si longtemps, de son néfaste et maléfique ramage, consterna, ne frappe-t-elle pas de tant d’insignifiance leur mémoire… que celle-ci ne vaut pas mieux d’être maudite que pardonnée ?