Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/101

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LE NOUVEAU-iMONUE 83 SCÈNE VIII RUTH, DAHU, PUIS, a la fin, STEPHEN DAHU, sur le rocher La fiancée du jeune chef n’a pas dit la vérité. Si elle sort, c’est pour voir plus tôt celui qui va venir. RUTH Dahu ! chère enfant sauvage ! C’est mal de m’oublier ainsi pendant huit jours ! J’étais inquiète de toi. Dahu, descendant et allant à Ruth Dahu aime le grand bois où elle est née. Elle y entend tomber la feuille ! Elle sait, en écoutant la terre, si c’est le pas d’un ami qui s’approche. Je veillais aux alentours. Je connais les sentiers de ta maison. (Elle s’asseoit auprès de Ruth, sur le banc de mousse.) Voici ma chasse : des oiseaux tout vivants. Quand ils volent à l’ombre, ils deviennent couleur d’étoiles ; et puis ces fleurs de précipices, elles sont bien rouges. Vois comme elles sentent bon ? Ruth, lui prenant la main Méchant cœur fidèle ! Dahu Dahu a interrogé l’Esprit des jeunes pousses de pin ! J’aime Ruth, parce que Ruth, mon amie pâle, aime Stephen Ashwell. Ruth, à elle-même Hélas ! Dahu Et comment ne l’aimerait-elle pas ? Le jeune chef est beau, courageux et doux ! Sais-tu pourquci Dahu est re- connaissante envers lui ? Dahu, qui est la fille d’un sachëm et dont le nom protégeait, autrefois, dans la prairie ?