Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/118

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100 ACTE TROISIEME StephEN, debout sur la table, appuyé sur sa carabine, parlant simplement et avec un sang-froid toujours égal Sir Benjamin Franklin, votre mandataire au Parlement, est de retour. Il a maintenu les paroles de William Pitt, savoir : que les taxes sont un don et une concession de la Chambre des Communes seule et que l’Amérique, n’étant représentée d’aucune façon à Westminster, ne pouvait être tenue d’obéir à un bill quelconque de finances décrété suivant le bon plaisir de quelques lords ; que, pour le surplus, la taxation ne fait partie du droit gouvernemental à aucun chef ! Et, après avoir déclaré que nous entendions être traités non en bâtards de l’Angleterre mais en fils légi- times ou en ennemis, il a laissé comprendre que le respect du Parlement était diminué dans nos cœurs. Tous, d’une seule clameur Très-bien. Mr O’KeENE, avec transport Judicieux ! Le lieutenant HARRIS, levant son épée Que le vent de la forêt lui apporte le salut de ses amis lointains ! StepheN, impassible Peu s’en est fallu qu’on l’emprisonnât. Tous, tumultueusement Oh ! — Notre envoyé ?... Que dit-il ?... Par exemple ! (Rumeur profonde.) Stephen Le Parlement nous a envoyé l’un de ses lords, investi, secrètement, des pleins pouvoirs militaires. Il s’appelle lord Lionel Cecil, pair du royaume. C’est lui qui a permis le massacre de Boston.