Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/138

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120 ACTE QUATRIÈME Dahu, prenant les racines que lui offre Stephen, et montrant ses dents, rieuse Ahou ! (Riant et s'enfuyant :) Le buffle ne s’apprivoise pas ! (Elle disparaît.) Mistress Andrews, à Mary, qui redescend vers elle Vous la connaissez, madame ? Mary Beaucoup ! C’est une enfant d’une tribu nomade, les Siriniris. Elle nous aime. Elle est brave et charmante ! Mistress Andrews Ah ! je me souviens ! — On m’a parlé d’une histoire... Miss Ruth ne lui a-t-elle pas sauvé la vie ? Mary Oui, mistress Andrews. Une fois, au crépuscule, dans la clairière, à Mont-Vernon. Dahu s’était endormie dans les feuilles. Une grande freusée, le vampire, était venue battre de l’aile sur son sommeil. Oh ! elle était perdue ! Ce soir-là, justement, Ruth passa auprès d’elle, en ren- trant. Elle aperçut Dahu étendue sous la hideuse bête, et elle abattit le monstre d’un coup de pistolet. — Ruth con- naissait déjà Dahu : mais, depuis, Dahu lui a voué toute sa sauvage tendresse. Elle est peu parleuse. Elle paraît et disparait : — elle a suivi l’armée à travers les bois. Mistress Andrews, pensive, à elle-même Oui, ces sauvages n’oublient pas ! VAUDREUIL, à la fenêtre Elle passe à travers le camp.