Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/34

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16 ACTE PREMIKU dément !... Et je vous trouvai digne d’être la plus aimée de toutes les femmes ! Je vous demandai votre main. Elle me fut accordée. Lady Cecil J’obéissais, monseigneur. Lord Cecil Je m’aperçus de votre réserve. Mais je crus que mon ad- miration et ma sympathie réussiraient à émouvoir votre froideur. Ruth, pardonnez-moi ; j’ai commis envers vous le crime de l’espérance. Lady Cecil Monseigneur... Lord Cecil, très-simplement Cependant vous étiez un esprit solitaire et ne s’entrete- nant qu’avec lui-même. Nous eûmes de mornes fiançailles. A mesure que se rapprochait l’heure de notre union, je vous sentais vous éloigner de moi de plus en plus, et le soir où nous échangeâmes les tristes serments, je savais que votre âme ne m’appartiendrait jamais. Je ne me rendis pas im- portun. — Je quittai Swinmore sur le minuit ; je n’y suis point revenu. Lady Cecil, comme glacée J’ai prié Dieu de vous récompenser, Monseigneur. Lord Cecil, souriant à demi Lui avez-vous demandé de m'envoyer l’oubli ? — J’ai

souvent cru qu’il était venu. 

Lady Cecil, se levant Vous accueillez donc avec faveur la prière que je vous ai adressée ?