Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/86

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68 ACTE DEUXIEME VAUDREUIL, blessé au front, aux lueurs des torches, sur le pont, l’épée à la main Ouf ! — Eh bien ! vive le roi, messieurs ! Position em- portée, comme dit mon jeune ami le marquis de Lafayette. (Il regarde Ruth et Stephen :) — Par la sangbleu, je ne m’attendais pas à vous réunir de cette façon ! Ruth, rouvrant les yeux, Oh ! sir Stephen !.. (Un peu égarée :) — Dieu ! Mary ! Où est-elle ? VAUDREUIL, souriant et la saluant A mon bord — et sous bonne garde, miss Ruth. Le brick va nous rejoindre et, dans deux heures, nous rentrerons à York-Town en remorquant cette capture. — Mais, à mon tour, à la fin ! Chacun ses affaires !... (Secouant le timonier.) Allons, parle, toi ? Y a-t-il, seulement, un ministre quel- conque du ciel, à bord de cette coque de noix ?... (Le timonier fait signe que oui.) — Oui ? — Eh bien, vive Dieu ! qu’on aille me le chercher à fond de cale : ce sera ma part de butin ! Rires des marins français autour de lui. — Les pavillons français et américains sont élevés sur le pont.