Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/98

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80 ACTE TROISIEME RUTH Il en sera ce que Dieu permettra ! Je suis décidée à ce qu’il ne souffre plus par moi — et, sans doute, aujourd’hui même, lui apprendrai-je... MARY , plus bas, apercevant mistress Andrews Prends garde. On peut nous entendre. (Haut.) — Quelle radieuse forêt ! En vérité, le ramage de ces oiseaux mer- veilleux invite à mêler sa voix... et, j’y songe, nous ne chantons plus ici, Ruth ? Pourquoi ? Te rappelles-tu nos airs du pays et nos ballades ? Quelle était donc celle que je te chantais encore le soir même de notre départ d’An- gleterre ?... Ah ! celle de Ralph Evandale, n’est-ce pas ? Mistress Andrews, à part, tressaillant Qu’a-t-elle dit ? Ce nom ! Quoi ?. . . Jusqu’ici ! — Ah ! vieille histoire de malheur ! Mary , chantant « Enfants, quand meurt un Evandale, « La Main sanglante à son front luit : " L’Aïeul, le marquant, dans la nuit, « Du sceau de sa race fatale. - RUTH, avec un frisson Tais-toi. Je ne sais pourquoi cette sombre légende me fait mal, toujours ! Mary, souriante Superstitieuse !.. (L’embrassant :) Rentre. A tout à l’heure. Je vais les chercher. (Elle s’échappe, après un léger salut vers mistress Andrews.) Mistress Andrews , la suivant des yeux, à part, a voix basse Insensée !