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introduction

quand il en germait moins de 50 pour 100 reconnues bonnes par le premier essai, fait l’année même de la récolte. Si, par exemple, un lot de graines germait à raison de 90 pour 100 la première année, nous le regardions comme ne levant plus quand il commentait à ne germer qu’à raison de moins de 45 pour 100. Dans un tableau qu’on trouvera à la fin du volume nous indiquons, à côté de cette durée germinative moyenne, les durées extrêmes que nous avons constatées en semant les mêmes graines jusqu’au moment où elles n’ont plus levé du tout. On arrive de cette façon à des chiffres bien autrement élevés. Telle graine dont la faculté germinative se conserve en moyenne quatre ou cinq ans ne l’a pas encore complètement perdue au bout de dix ans et plus. Il convient d’ajouter que les essais ont été faits sur des graines bien conservées. Rien, en effet, ne contribue plus à faire perdre aux semences leur faculté germinative que l’influence de l’humidité et* de la chaleur ; c’est ce qui fait que le transport à travers les régions tropicales est si souvent fatal à la bonne qualité des graines. On n’a pas jusqu’ici trouvé de meilleur procédé de conservation que de mettre les graines, enfermées en sacs de toile, dans un endroit sec, frais et bien aéré.

Le plus souvent que nous l’avons pu, nous avons complété nos descriptions par une figure de la plante elle-même. Le format du livre ne nous a pas permis de donner en général de grandes dimensions à ces figures, mais nous avons tâché de les rendre au moins comparatives, en ce sens que les diverses variétés d’un même légume ont été, autant que faire se pouvait, représentées avec une échelle de réduction uniforme. La réduction a dû nécessairement être plus forte pour les très gros légumes, comme les betteraves, les choux et les courges, que pour les plantes de petit volume ; cependant nous espérons que, grâce au talent du dessinateur, M. E. Godard, les figures même les plus réduites donneront encore une idée suffisamment exacte de la plante qu’elles représentent. Les fraises, les pois en cosses et les pommes de terre sont à peu près les seuls objets qu’il ait été possible de reproduire en grandeur naturelle. Nous indiquons, au reste, sous chaque figure, l’échelle de réduction en fractions du diamètre réel de la plante : quand un objet est dit réduit au sixième, par exemple, cela veut dire que dans la nature il est six fois aussi haut et six fois aussi large que la figure que le lecteur a sous les yeux. Nous nous sommes attachés à ne prendre comme modèles pour nos figures que des individus parfaitement caractérisés et de dimensions moyennes. Il peut se faire que là, comme dans l’appréciation des caractères, nous nous soyons quelquefois trompés. Nous reconnaîtrons volontiers nos erreurs et les rectifierons quand ce sera possible. Notre seule prétention, en rédigeant cet ouvrage, a été de le faire de bonne foi et sans aucun parti pris.

Longtemps nous avons hésité à donner des indications sur la culture des divers légumes. La Description des plantes potagères publiée en 1855, qui