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en travers sur les arbalétriers, comme le démontre notre fig. 17 A perspective et B géométrale d’une ferme avec les chevrons et le plafond sous-faîte.


Dès lors ce chevronnage, ou plutôt cette série de petites pannes, n’avait plus qu’à recevoir la volige en long. Mais pour éviter les fissures qui n’eussent pas manqué de laisser pénétrer le vent sous la tuile entre ces voliges, celles-ci ont été doublées, ainsi que l’indique la fig. 18, celles du dessous étant ajourées, entre chaque panne, par des étoiles ; toutefois, malgré cet ajour qui devenait un joli motif de décoration, tous les joints sont couverts, et l’air ne peut pénétrer à l’intérieur. Le voligeage extérieur posé en travers reçoit la tuile, creuse aujourd’hui, autrefois très-probablement romaine[1]. La volige en travers est nécessaire pour retenir le

  1. Dans les provinces du nord de la France même, la tuile romaine fut fréquemment en usage jusque vers le commencement du XIIe siècle. Nous en avons trouvé la preuve non-seulement dans les bas-reliefs, mais sur les voûtes et dans les débris qui entourent les édifices de l’époque romane. Donc les combles étaient, jusque vers le milieu de ce siècle, généralement plats. Cependant il est bon nombre de pignons romans dans le Nord qui ont une pente trop forte pour que la tuile romaine ait pu être employée ; dans ce cas, on se servait de grandes tuiles plates (voy. Tuile ).