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monastère. Des figures sont nécessaires pour faire comprendre ce que nous disons ici.

Voici donc (41) le plan du rez-de-chaussée du clocher de Saint-Benoît-sur-Loire, ou plutôt du porche, et (42) son élévation géométrale latérale ; les constructions ont été arrêtées au niveau A ; et de l’extrados des arcs supérieurs à ce niveau A, le mur ancien n’a plus qu’une épaisseur de 0,60 c. Donc, on ne projetait pas d’élever ce mur à une grande hauteur ; ce n’est plus qu’un mur de défense, l’épaisseur d’un crénelage ordinaire. Toute la partie de notre fig. 42 comprise entre le niveau A et le sommet n’a jamais été construite ; c’est celle qui, portant sur les quatre piles intérieures, devait, suivant notre hypothèse, renfermer les cloches. Nos lecteurs voudront bien ne pas prendre notre restauration autrement que comme une probabilité[1].

Cependant ce quinconce de piles, adopté pour le plan du rez-de-chaussée de quelques anciens clochers, n’était pas toujours destiné à porter de fond l’étage supérieur en retraite. Nous en avons une preuve, remarquable d’ailleurs, dans la construction du clocher de l’église de Lesterps (Charente). À rez-de-chaussée, le clocher de Lesterps, bâti vers le commencement du XIIe siècle, présente à peu près la même disposition que celui de Saint-Benoît-sur-Loire, si ce n’est que trois berceaux portés sur des archivoltes remplacent les voûtes d’arêtes romaines adoptées à Saint-Benoît. Au-dessus du rez-de-chaussée s’élève une belle et grande salle voûtée en calotte cintrée sur un plan octogonal, obtenu au moyen

  1. Voir les dessins d’ensemble et des détails du clocher de Saint-Benoît-sur-Loire, dans l’Architecture du Ve au XVIe siècle, par M. J. Gailhabaud.