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cathédrale de Beauvais. Nous allons donc, afin d’éviter les redites, et pour résumer les méthodes éparses dont nous venons de donner une idée, suivre pas à pas une de ces grandes constructions depuis les fondements jusqu’à la charpente des combles.


Si nous choisissons la cathédrale de Beauvais, ce n’est pas que cet édifice soit parfait quant à l’exécution, mais c’est qu’il est l’expression la plus vraie et la plus absolue de la théorie du constructeur vers le milieu du XIIIe siècle. Cet édifice s’est en partie écroulé moins d’un siècle après l’achèvement du chœur ; cependant il était conçu de façon à pouvoir demeurer debout pendant des siècles. La catastrophe qui en a complétement altéré le caractère fut causée par une exécution médiocre, le défaut de points rigides ou leur trop faible résistance, et surtout par la nature des matériaux, qui n’étaient ni assez grands ni assez solides. Si l’architecte du chœur de Beauvais eût possédé les matériaux de la Bourgogne, ceux employés à Dijon et à Semur, par exemple, les beaux calcaires de Châtillon-sur-Seine, ou encore la pierre