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[militaire]
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l’exemple ci-dessus comme la figure retournée de la muraille pour les besoins de la décoration sculpturale.

L’esprit que nous voyons déployer par les constructeurs français, vers la fin du XIIe siècle, dans les édifices religieux et civils, se retrouve dans les édifices militaires : ils songent à remplacer les forces passives de la construction romaine par des forces actives ; mais, dans l’architecture militaire, il ne s’agit pas seulement de résister aux agents extérieurs, aux lois naturelles de la pesanteur, il faut opposer une résistance à la main destructive des hommes. La logique des artistes qui développent l’art de l’architecture au moyen âge, et le font sortir de l’ornière romane, est rigoureuse ; nous avons eu l’occasion de le démontrer à nos lecteurs dans les deux premières parties de cet article ; on comprendra que cet esprit logique et vrai trouvait une belle occasion de s’exercer dans la construction des édifices militaires, où tout doit être sacrifié au besoin de se défendre. La sape et la mine pratiquées au moyen des étançonnements auxquels on mettait le feu étant le principe d’attaque le plus ordinaire au XIIe siècle, il fallait opposer à ce principe un système capable de rendre inutiles les travaux des assaillants.


Si donc (142) nous construisons une tour conformément au plan A, et que les mineurs viennent s’attacher sur