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s’en affranchir entièrement. Ainsi, autour de la cathédrale de Noyon, dont la construction remonte à 1150 environ, les corniches ne sont plus que de simples profils. L’église Saint-Martin de Laon, bâtie à peu près à la même époque, nous fait voir, au sommet du chœur, une corniche qui ne se compose que de deux tablettes superposées (13).


Sur la nef de la même église, on trouve pour toute corniche une tablette ornée de rosaces (14).


À la cathédrale de Senlis apparaissent déjà, vers 1150, les corniches à crochets ; or ces crochets ne sont autre chose que des tiges végétales, terminées par une sorte de bourgeon ou de paquet de feuilles non encore épanouies (voy. Crochet), et ils remplissent l’office de corbeaux très-rapprochés ; seulement ils ne soutiennent plus la tablette, qui, devenue plus épaisse, est indépendante.

Si l’architecture inaugurée par l’école laïque, à la fin du XIIe siècle, diffère essentiellement, comme principe de construction, de l’architecture romane, elle s’en éloigne plus encore peut-être par les infinis détails qui entrent dans la composition d’un édifice. L’architecture romane suivait, sans les analyser, les traditions très-confuses de l’antiquité