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architectes. Ici, l’ornement, courant en apparence, ménage parfaitement la place de ce joint vertical.


Vers la même époque, dans les provinces où le style gothique, avec toutes ses conséquences, pénétrait difficilement, comme en Normandie par exemple, nous voyons les traditions romanes persister encore à côté des formes nouvelles. La corniche de la nef de la cathédrale de Rouen est, sous ce rapport, très-curieuse à observer. On y retrouve la petite arcature romane mêlée aux crochets du XIIIe siècle et surmontée du larmier arrondi (20). Elle nous présente, comme tous les membres d’architecture de cette époque, un appareil très-judicieux.

Les corniches, pendant le cours du XIIIe siècle, offrent peu de variétés ; elles se composent presque toujours de deux assises : l’une en forme de gorge décorée de crochets ou de feuilles, la seconde portant un larmier saillant. Toutefois le larmier avec talus n’existe que si la corniche forme chéneau, car si (comme il arrive fréquemment dans l’architecture civile et militaire) l’égout du toit repose directement sur le bord de la corniche,