Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/467

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[cuisine]
— 464 —

dait intérieurement six cheminées ayant chacune deux tuyaux pour faire échapper la fumée ; entre les six cheminées s’ouvraient six fenêtres (voy. le plan fig. 4) éclairant largement la cuisine.


On remarquera que la cuisine précédente de l’abbaye de Marmoutier était dépourvue de fenêtres et que les gens n’étaient éclairés que par les feux des âtres, ce qui indique assez que l’on ne faisait autre chose, dans ces officines, que de cuire les viandes et les légumes ; plus tard les cuisines sont éclairées par des fenêtres ; des tables en pierre sont placées au centre afin de préparer les mets avant et après leur cuisson ; des fourneaux sont établis sous les manteaux de cheminées. Avant le XIIe siècle on ne mangeait que des viandes rôties et des légumes bouillis. L’art des ragoûts était à peu près ignoré. Ce qu’il fallait donc dans une cuisine, c’était de grands feux clairs, de larges foyers propres à placer de nombreuses et longues broches, à suspendre de vastes marmites.