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pour les voitures ou pour les cavaliers, et de la poterne B, on pénétrait dans la grande cour C, sous le portique fermé D et sous celui E. Ce dernier portique était ajouré sur une cour G, possédant un puits mitoyen G′. En H est l’escalier principal, donnant entrée, à rez-de-chaussée, dans une grande salle à manger I et dans une galerie de service J, communiquant aux cuisines disposées en K et K′. La cuisine K′ possédait un four avec cheminée et fourneau potager. De la rue, on pouvait directement arriver aux cuisines par le couloir L et la petite cour de service L′, mise en communication avec la grande cour par le passage L″. La grande salle à manger, chauffée par une immense cheminée c, est accompagnée d’une petite tribune I′ destinée aux ménétriers. On arrivait à cette tribune sans passer par la salle mais par l’escalier f Sur l’aire de la salle I s’ouvre une trappe i donnant dans les caves. Cette trappe était-elle réservée au service du sommelier qui pouvait ainsi faire monter directement le vin frais dans la salle au moment des repas, ou bien, comme quelques-uns le prétendent, permettait-elle de jeter dans les caves l’argenterie en cas d’incendie : c’est ce que nous ne saurions décider. La grande cheminée c, de six mètres d’ouverture, était richement décorée ; son manteau représentait une ville fortifiée, et des deux côtés deux statues d’Adam et d’Ève nus étaient séparées par l’arbre de science. M était l’office d’où, par un tour m, on faisait passer les plats dressés dans la salle. Le petit escalier droit que l’on remarque dans cet office descendait dans l’étage inférieur de la tour S, qui servait ainsi d’annexe à l’office. Donnant dans la petite cuisine K, est, au-dessous du four, une laverie voûtée et dallée avec gargouille aboutissant à un puits perdu. Des latrines pour les domestiques étaient placées à côté de cette laverie sous le massif de l’escalier. Un escalier n met cette cuisine en communication avec un entre sol de la tour S et un premier étage au moyen de la vis t. La petite cour L′ possède un beau puits avec gargouille, permettant de remplir les réservoirs disposés dans la grande cuisine K. Des cuisines on apportait les mets dans l’office par le passage J qui se dégageait sous le grand escalier H. En passant sous l’escalier O, on trouvait un couloir qui mettait la grande cour en communication directe avec la place de Berri P. En TT′ sont deux grandes pièces dont la destination n’est pas connue mais qui paraissent, par leur position, avoir dû servir de chambre avec garde-robe disposée dans la tour carrée R. Tout cet angle, compris la tour Q, constitue un appartement complet, indépendant, puisqu’on pouvait de la grande chambre T′ descendre dans la petite cour G par l’escalier g, ou monter aux étages supérieurs. La conciergerie était en V. Quant à la galerie D, elle servait de lieu de réunion pour les pauvres auxquels on distribuait les restes de la table de Jacques Cœur. Ces pauvres n’avaient pas ainsi un accès dans l’hôtel et pouvaient attendre, à l’abri, que de la cuisine on leur apportât ce qui leur était réservé. Les escaliers X, H, O, g montent de fond et desservent les étages supérieurs.