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être forgé à mesure que l’on assemblait les traverses et les montants ; c’est-à-dire que la grille devait être forgée toute brandie, ce qui devait occasionner un travail considérable. L’ouvrier devait ainsi mettre au feu chaque maille de grille un certain nombre de fois. Mais ces hommes semblaient se jouer avec les difficultés de main-d’œuvre qui aujourd’hui nous paraissent insurmontables. L’exemple que nous donnons ici provient d’une maison de Constance. On trouve des grilles de ce genre, c’est-à-dire à œils alternés, à Troyes, à Strasbourg, et dans beaucoup de localités du Nord et de l’Est. Elles datent des XIVe, XVe et XVIe siècles.


Celle-ci (fig. 18) est du commencement du XVIe siècle. Toutefois, l’habileté des forgerons n’est pas égale dans toutes les provinces qui composent la France de nos jours.

On travaillait beaucoup mieux le fer au nord de la Loire et dans les provinces voisines du Rhin que dans l’Ouest et dans le Midi. Certaines grilles appartenant à des édifices du XVe siècle, sur les bords de la Garonne, par exemple, quoique bien composées, ne peuvent être comparées aux ouvrages de ferronnerie de l’Île-de-France, de la Picardie ou des Flandres.