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[heurtoir]
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Mais ces heurtoirs à anneaux paraissent avoir été particulièrement destinés aux portes d’églises, par suite peut-être de cette tradition du droit d’asile. Aux vantaux des portes d’habitations, les heurtoirs sont primitivement, ainsi que nous le disions tout à l’heure, des maillets, puis plus tard des marteaux suspendus au moyen de deux tourillons. Les plus anciens dont nous ayons pu nous procurer des dessins sont très-simples de forme (3)[1] et ne sont ornés que par les gravures au burin qui couvrent la tige du marteau ainsi que les deux boucles servant à maintenir ses tourillons. Les heurtoirs du XVe siècle sont moins rares ; il en existe un fort beau sur le vantail de la porte de l’Hôtel-Dieu de Beaune[2]. En voici un autre qui provient de Châteaudun et qui est de la même époque (4). Les tourillons du marteau sont garantis de l’humidité par un petit toit en appentis percé d’une lucarne. Le tout est en fer forgé d’un joli travail. L’un des plus beaux provient d’une maison de Troyes (5), et est actuelle-

  1. Heurtoir qui nous paraît être du XIVe siècle, et qui provient d’une porte d’une maison de Vézelay.
  2. Voy. l’Archit. viv. et domest., par MM. Verdier et Cattois, t, I, p. 6.