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du XVe siècle) fit bastir le second corps d’hostel, qui a veuë tant sur le jardin que sur le lieu dict (c’est le bâtiment H). Longtems après messire Estienne de Poncher (commencement du XVIe siècle), cent deuxième evesque de Paris, fit édifier le bastiment joignant le vieil, lequel est vis à vis de l’église, où est à présent la geolle et autres demeures (c’est le corps de logis doublé en K). Messire François de Poncher, son neveu et successeur, fit bastir le troisième corps d’hostel, qui est derrière la chappelle (c’est le logis L). En ce lieu auparavant estoient les écuries et quelques maisonnettes où demeuroient les quatre chanoines de la basse chappelle… » La chapelle avait en effet deux étages, comme celle de Meaux, et plus tard celle de Reims. Les constructions O dataient seulement du XVIIe siècle, et en R étaient des logis qui furent cédés à l’Hôtel-Dieu. Le pont aux Doubles S fut élevé plus tard, après tous ces bâtiments. Les évêques de Paris n’avaient pas que ce palais ne renfermant pendant plusieurs siècles qu’une grande salle. Hugues de Besançon, en 1326, avait son hôtel rue des Amandiers. Guillaume de Chanac, son successeur, logeait dans la rue de Bièvre, et donna son logis pour la fondation du collège de Chanac ou de Saint-Michel. Pierre d’Orgemont, qui bâtit l’annexe K à la grande salle du palais épiscopal, hérita de l’hôtel des Tournelles qui appartenait au chancelier d’Orgemont, son père, et le vendit au duc de Berry, dont il était le chancelier. Girard de Montagne avait une maison rue des Marmousets et une autre rue Saint-André-des-Arts[1]. Le long de la rivière et derrière l’abside de la cathédrale s’étendaient des jardins qui touchaient au cloître du chapitre bâti vers le nord-est. La grande salle crénelée du XIIe siècle, avec son annexe élevée par Pierre d’Orgemont au commencement du XVe siècle, son donjon et sa chapelle à deux étages, avait fort grand air du côté de la rivière, ainsi que le fait voir la perspective (fig. 8) prise du point V[2], avant les adjonctions O et la construction du pont aux Doubles.

Un des palais épiscopaux les plus anciens, celui d’Angers, construit vers la fin du XIe siècle, conserve encore sa grande salle romane d’un beau style (voy. Salle), et des dépendances assez considérables qui datent de la même époque. Des travaux récents, dirigés par l’architecte diocésain, M. Joly Leterme, ont fait reparaître une partie des logements entourant cette grande salle[3], qui est mise en communication directe

  1. Sauval, liv. VII.
  2. Voyez la tapisserie de l’hôtel de ville ; le Plan Gomboust ; le grand Plan de Paris à vol d’oiseau, de Mérian ; les vues d’Israël Sylvestre ; celles de Pérelle ; le Plan de la cité de l’abbé Delagrive ; les plans et coupes déposés aux archives de l’Empire et dont M. A. Berty a eu l’obligeance de nous communiquer des calques ; une gravure du parvis Notre-Dame, par L. van Merlen, qui montre le couronnement du bâtiment H.
  3. Voyez dans le tome II de l’Architecture civile et domestique de MM. Verdier et Gattois, p. 201, le plan du palais épiscopal.