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[vitrail]
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suivant l’indication de Théophile, des filets clairs ont été enlevés parfois entre la demi-teinte et l’ombre pour retrouver la localité du ton, ainsi qu’il est dit ci-dessus. La pose des demi-teintes sur les vitraux du XIIe siècle avait donc une grande importance ; elle exigeait deux cuissons et augmentait d’autant le prix de ces ouvrages. Aussi, dès le commencement du XIIIe siècle, lorsque la dimension plus grande des fenêtres donna aux artistes verriers des surfaces énormes à couvrir, on chercha des procédés à la fois plus rapides et moins dispendieux. Les verres ne sont cuits au four qu’une fois ; les demi-teintes se posent à côté et sur les ombres, et se fondent un peu avec elles, parce que le pinceau, si légèrement manié qu’il soit, entraîne des parcelles de cette ombre en posant cette demi-teinte. On se sert toujours d’ailleurs du style ou de la hampe du pinceau pour nettoyer les bords des demi-teintes et pour obtenir des filets purs, mais ils ne peuvent plus avoir la netteté de ceux qui sont tracés sur les verres du XIIe siècle. C’est ainsi qu’est modelé l’ange de la belle verrière de Chartres (fig. 15). Le détail A (fig. 16) explique ce procédé.


Plus tard la demi-teinte est posée à plat, le trait d’ombre étant sec, comme on ferait un lavis rapidement passé avec le pinceau peu chargé de ton. L’ombre se fond à peine avec ce lavis léger. Ces